Se faire obéir sans crier, pourquoi et comment renforcer les fonctions exécutives de mon enfant ?

De nombreux parents se sentent déboussolés face à l’éducation de leur enfant. On aura tendance à crier sur son enfant quand on ne trouve pas le moyen de retrouver du calme à la maison, de gérer les colères, les pleurs et les frustrations.

En tant que parent, on se dit alors qu’il est dur d’être parent et que crier sur son enfant est le seul moyen pour qu’il nous entende. Malheureusement, les études scientifiques nous démontrent que crier sur votre enfant peut avoir des effets néfastes.

Élever les enfants sans crier n’est pas facile, surtout quand le seul moyen d’avoir son attention et de se faire écouter. Nous allons vous guider sur la compréhension du comportement de votre enfant et comment vous pouvez trouver des astuces pour l’éduquer sans crier.

Si vous trouvez que votre enfant se comporte comme dans les exemples ci-dessous, et que vous avez répondu oui à une majorité de ces cas, c’est que vous avez certainement besoin de travailler sur les “fonctions exécutives” de votre enfant.

  • Il aura du mal à comprendre et à respecter des consignes
  • Il a du mal à se concentrer
  • Il perturbe les autres enfants, les adultes, et se comporte de manière “perturbé”
  • Il a du mal à résister aux tentations
  • Il a du mal à faire ce qu’on lui demande (il a un comportement de « mépris »),
  • Il réagit souvent de manière « déraisonnable » et disproportionnée par rapport à la situation réelle. Entre autre, il a tendance surréagir et il est incapable de gérer ses émotions de façon appropriée
  • Il est souvent en colère et anxieux
  • Il se montre souvent impulsif
  • Vous avez souvent l’impression qu’il est incapable d’écouter attentivement,
  • Il veut toujours avoir raison

Un enfant difficile, qui a un comportement « excessif » avec une « mauvaise conduite »  n’est pas simplement  « un enfant compliqué » parce que son caractère est difficile. Il apparaît souvent qu’un enfant dit “difficile” souffre d’un trouble du comportement et qu’il a besoin de stimuler ses fonctions exécutives. Cela peut avoir une grande influence sur son comportement.

Qu'est-ce que ce sont les fonctions exécutives ?

Les fonctions exécutives sont essentielles, ce sont les compétences cognitives qui nous permettent d’agir de façon organisée pour atteindre nos objectifs. Les experts en relèvent trois principales : la mémoire de travail, le contrôle inhibiteur et la flexibilité cognitive.

En effet, lorsque nous souhaitons faire quelque chose, qu’il s’agisse de résoudre un exercice de mathématiques, de faire une déclaration d’amour, d’apprendre à jouer du piano ou d’apprendre un pas de danse ; nous avons besoin de trois compétences dites exécutives : il nous faut une bonne mémoire de travail, qui nous permette de garder en mémoire des informations et de les organiser ; un bon contrôle inhibiteur, qui nous permette d’inhiber les distractions pour rester concentré, de contrôler nos impulsions, nos émotions, ou les gestes inappropriés ; et enfin, nous avons besoin de flexibilité cognitive, pour être créatif et ajuster nos stratégies en cas d’erreurs.

 

Ces fonctions exécutives sont fondamentales. Retenez-les bien. Elles nous permettent de fonctionner, de pouvoir réaliser dans le monde ce que notre intelligence commande. En effet, lorsque nous possédons une bonne mémoire, une bonne maîtrise de nous-mêmes et une belle flexibilité, nous pouvons agir avec succès et nager en confiance dans le grand bain de la vie.

 

A l’inverse, sans elles, nous ne pourrions tout simplement pas avoir un comportement intentionnellement organisé et contrôlé pour atteindre un but, quel qu’il soit. Toute situation d’action ou d’apprentissage serait rendue difficile. Ces compétences sont d’ailleurs considérées par les experts comme les fondations biologiques de l’apprentissage.

 

En quelques mots, ces fonctions permettent de définir et de délimiter sa capacité d’écoute et de faire. C’est une grille de lecture qui peut vous servir pour trouver les moyens de se faire écouter sans crier, et de l’éduquer sans trop de peine.

 

Nous vous donnons quelques astuces et stratégies à développer qui vous aideront à anticiper et gérer ces moments de « crise ».

 

La première chose consiste à traiter la crise directement.

Rapprochez-vous

La plupart du temps, vous remarquerez que lorsque vous criez, vous êtes
physiquement à une certaine distance de votre enfant. Vous rapprochez, aura un
impact différent que lui donner des instructions au loin. Tentez l’expérience,
vous verrez si cela fonctionne.

 

Etablissez un lien de confiance puis parler à votre enfant

Ce qui fonctionne avec les adultes, fonctionne également avec les enfants. La communication entre deux personnes fonctionnent bien lorsque vous vous faites comprendre et lorsque vous vous mettez au même niveau pour qu’un échange puisse se faire. Votre enfant sera beaucoup plus à l’écoute si vous êtes calme et ferme, et que vous vous mettez au même niveau que lui, pour lui faire comprendre et le toucher de manière affectueuse. 

Se mettre à la place de son enfant

Regarder les choses sous le point de vue de votre enfant, vous permettra de relativiser et de comprendre les moments de « crise ». Il est fatigué, stressé, ou a envie qu’on le laisse tranquille. Commencer par accepter de voir les choses différemment, c’est vous aider à moins crier.

 

 

Rester cohérent

Lorsque vous criez c’est que vous êtes à bout la plupart du temps. Vous voulez vous faire entendre parce que vous avez le sentiment que votre enfant ne vous entend pas. Si un jour sur deux, vous changez d’avis et que vous réagissez différemment selon vos humeurs, vous n’arriverez pas à vous faire entendre. En revanche, si vous rendez votre enfant responsable de son acte, encore une fois, il sera plus enclin à respecter vos consignes. « Si tu n’arrêtes pas de crier, tu ne joueras plus à la console ».

 

Trouver et mettre en place les mesures concrètes pour arrêter de crier

Si vous avez pris l’habitude de crier, il est compliqué de se défaire de ces mauvaises habitudes. Il vous faut donc mettre en place des mesures faciles à mettre en place que vous allez respecter. Mettez des penses bêtes et écrivez le quelque part dans un carnet de gratitude, un agenda, qui vous permettra de vous remercier et de vous récompenser de votre « aptitude » à ne pas crier. Vous en serez fier une fois les actions accomplies. Mettez en place des mesures pour évacuer votre frustration, si vous n’y êtes pas parvenus (sport, soirée avec des amis, yoga… etc)

 

 

La deuxième chose consiste à comprendre et à travailler le fond du problème, qui est en rapport avec la psychologie de votre enfant.

Participer aux tâches quotidiennes dès 3 ans

Plusieurs études ont démontré que les enfants ayant participé aux tâches ménagères dès 3 ans avaient une maitrise de soi un sens des responsabilités et une autonomie plus développés

En effet, lorsque nous encourageons l’enfant à faire seul, à se chausser seul, à ranger ses affaires seul, à se savonner seul, ou à écosser des petits pois à nos côtés, nous l’aidons à exercer ses fonctions exécutives : il doit atteindre un objectif précis et pour cela il doit focaliser son attention, contrôler les gestes ou les émotions inappropriées, planifier ses actions, et rester flexible en cas d’erreur.

Laissons-donc nos enfants qui ne demandent qu’à passer l’aspirateur !

 

Impliquer votre enfant à vos prises de décisions

Laisser votre enfant prendre des décisions rend l’enfant autonome dans ses actions. Il sera beaucoup plus favorable à faire les choses que de les faire sous la contrainte. Les recherches scientifiques montrent que les enfants se montrent plus favorables aux « demandes des parents » , que s’ils s’y soumettent.

L’impliquer dans la décision vous aidera certainement à obtenir les résultats que vous souhaitez. « Est-ce que tu veux ranger ta chambre maintenant ou après manger ? »

Vous rendez responsable votre enfant et vous n’aurez pas besoin de crier pour que votre enfant vous écoute et fasse les choses.

 

Laisser l’enfant faire par lui-même

Vous remarquerez qu’à partir d’un certain âge environ 2 ans, que votre enfant demandera de plus en plus à faire par lui-même. Ce n’est pas un caprice ni un hasard, c’est la manifestation de l’intelligence qui s’exerce. Souvent les parents ont tendance à refuser à leur enfant à mettre ses chaussures seul par manque de temps ou de patience. C’est une grande erreur de rester insensible à cette période dite sensible de son développement. N’essayez pas de faire à sa place son développement risque d’être entravé et vous vous retrouverez face à une manifestation négative. Si au contraire l’enfant est encourager pendant cet période sensible, sa satisfaction sera pleine et joyeuse car son besoin aura été comblé.

 

 

Il existe d’autres manières pour aider au développement des fonctions exécutives de votre enfant. Voici 2 exemples :

Pratiquer la pleine conscience avec votre enfant

La pleine conscience permet à l’enfant de prendre conscience de son corps. Des exercices issues de la méthode Montessori existent et permettront à votre enfant de pratiquer la concentration. Ils permettront également à votre enfant de gérer ses émotions fortes et de trouver du calme intérieurement. Vous trouverez de nombreuses ressources comme celle-ci. 

 

Vous servir des activités ludiques et de chansons

Comme évoqué plus haut, les jeux qui requièrent des capacités à écouter des instructions sont d’excellents moyens de développer les fonctions exécutives de votre enfant. Vous pouvez pratiquer les jeux classiques et connus comme « 1,2,3 soleil », « Jacques a dit que », « les chaises musicales », « les jeux de société…» Bien évidemment, adapter les jeux selon son âge, et augmenter leur complexité suivant cela; Pour l’éveiller également, vous pouvez utiliser les chansons comme moyen de mémorisation, d’écoute et d’instructions.