Comment entretenir un rapport équilibré entre frères et sœurs quand ils sont enfants ?

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Dans une fratrie de deux enfants, trois ou plus, le rapport équilibré entre eux se pose souvent. Qu’ils s’adorent, se disputent, se jalousent, peu importe le rapport entre eux, les fratries sont une belle occasion pour que vos enfants se forgent leur personnalité et leur place dans la cellule familiale.

Qu’ils soient deux ou plus, ce n’est pas forcément simple tous les jours mais quand ils jouent ensemble et qu’en tant que parent, vous retrouvez un peu d’air parce que tout ne tourne pas autour de vous ! Ils peuvent se découvrir une étonnante complicité entre eux et peuvent tellement s’apprendre des uns des autres…

Pourquoi les relations sont-elles parfois difficiles entre frères et soeurs ?

Nous avons parfois du mal à imaginer que les enfants portent en eux des choses sur les épaules, à un  tel point dans certains cas, que même petit, ils parviennent à trouver des solutions aux problèmes des parents ou à se protéger dans leurs émotions… Les relations sont alors dans certaines situations compliquées.

D’autres fois mêmes, on peut avoir l’impression que tout va bien, puis surtout que les familles veulent donner une apparence plus conforme au bien-être mais en réalité, lorsque les problèmes apparaissent, ils se révèlent plus profond qu’ils ne le paraissent. Les problèmes ne sont pas d’emblée visibles en surface, car frères et sœurs ont des rapports cordiaux par principe et loyauté envers leurs parents. Tout finit par exploser soudainement et que dans le fond, les frères et sœurs ne s’entendent pas si bien.

 

« Trouver sa place en tant que frère ou sœur » : le besoin de se sentir unique

En tant que parent, il est souvent difficile d’avoir du recul vis-à-vis de la relation avec ses proches car nous y sommes confrontés au quotidien. Se questionner sur l’équilibre des rapports entre frères et sœurs est très sain car vous vous souciez de leurs relations et de leurs identités individuelles.

Lorsqu’il y a des comportements et des propos inappropriés, ces signes peuvent vous mettre en alerte, il est donc utile pour vous de discuter ensemble de ces comportements qui peuvent se manifester par des propos dévalorisants, du rabaissement, de la mauvaise foi ou tout autre « ressentiment négatif » qui peut subsister entre frères et sœurs. Il est bon que votre enfant puisse s’exprimer, cela peut vous permettre de mettre en place de proposer des solutions concrètes. Il est donc important d’écouter l’enfant en malaise, car une fratrie ne peut pas être autonome, et d’autant plus lorsqu’ils sont tout petits.

Pour savoir si la relation entre vos enfants sont équilibrés, vous pouvez par exemple vous questionner sur la relation que vous entretenez avec eux et chacun d’entre eux. Dans une cellule familiale, l’équilibre est maintenu par la cohérence qu’il peut avoir entre les personnes. Par exemple, lorsque les parents focalisent leur attention sur un seul enfant parce qu’il va mal à cause de ses rapports avec son frère ou sa soeur, l’autre enfant va se sentir délaisser parce que l’attention est sur l’autre enfant, puis vice versa.

Tout est donc dépendant des comportements des parents vis-à-vis de la situation. L’idéal serait donc de résoudre la situation avec l’un, mais aussi de rassurer, et de discuter de ce que ressent l’autre, en prenant bien le tout en considération. Si l’un trouve une parade, en disant que tout va bien pour lui, pour épargner le parent du souci causé, vous pouvez le « déculpabiliser » et l’inviter à en parler plus.

 

Comment réagir face à des relations compliquées entre frères et soeurs ?

Quand un enfant ressent de l’injustice à cause de sa fratrie et des « incidents » à répétition, il est essentiel de recentrer l’attention sur ce qui ne pose pas de problèmes, puis de remercier votre enfant pour cela. Les discussions peuvent aussi faire bien retomber les problèmes pour tenter de comprendre sur ce que chacun a pu ressentir sur l’événement. Cela peut parfois suffire pour apaiser les tensions.

 

La rivalité peut-elle poser des problèmes entre frères et soeurs ?

La rivalité est « saine » lorsqu’elle permet à chacun de se différencier et de permettre à chacun de trouver sa place. La rivalité, a un rôle social, et permet de développer les individualités dans un groupe, quand elles sont gérées de manière saine.

Se sentir en rivalité permet l’apprentissage de soi et de sa différence. La fratrie ainsi composée, chacun se différencie et apprend de l’autre. Lorsque la rivalité est constructive, elle ne peut être que saine car chacun apprend à composer avec l’autre, différent de soi.

Premier, deuxième, troisième : quel est leur place à chacun ?

Soyez assurés, chacun a sa place et chacun peut y trouver son bonheur ! Selon certains psychologues, il y aura cependant des prédominances dans certains cas.

L’ainé

Il est le premier avec lequel les parents expérimentent la parentalité, qui souvent est une nouvelle expérience quand il s’agit d’une première fois. Quand il y a un second après lui, il a certaines responsabilités vis-à-vis de celui ou celle qui suit après lui. Il porte en lui souvent un sentiment d’importance et de responsabilités à l’égard des parents, et ce jusqu’à très tard dans sa vie. Souvent, il porte le poids de l’enfant modèle qui donne l’exemple.

 

Le second ou l’enfant du milieu

Le/la deuxième se plaint d’être le « second » à juste titre, et de n’être ni le préféré, ni le grand qui a droit à tout avoir… Si les plaintes sont infondées, les parents ne doivent pas culpabiliser. L’enfant s’apercevra qu’il est inutile de se plaindre.

Il est tout de même bon de valoriser sa place dans la famille et d’en discuter, puis d’instaurer une complicité entre eux par le jeu, ou par les tâches quotidiennes, pour que chacun contribue à sa manière, en considérant la différence de l’autre. La plupart des enfants qui ont cette place développent un goût pour la compétition.

 

Le/la dernier.e

Il apprend des autres car le ou les premiers sont devant lui, et c’est un atout non négligeable pour lui. Si on le traite comme un bébé, il peut se sentir dévalorisé. Il vaut mieux considérer son âge et sa personnalité avant tout.

Au fur et à mesure de son développement, vous pouvez lui donner des responsabilités en fonction de ses aptitudes et de son âge. Il pourra ainsi se sentir considéré et comprendra l’importance de sa place dans la famille.

Comment se comporter de manière juste et équitable envers vos enfants ?

  • Permettez à chacun de vos enfants d’être unique et spécial avec vous
  • Notez leurs efforts, leurs forces, leurs capacités et leurs particularités à chacun. Eviter de comparer vos enfants, vous pouvez provoquer de la compétition et de la rivalité entre eux.
  • Faites savoir à votre enfant que vous l’accepter votre enfant tel qu’il est et que vous l’aimez quel que soit ses forces et ses faiblesses.
  • Si l’un de vos enfants vous interrogent sur celui que vous préférez, votre enfant ressent certainement un sentiment d’insécurité. Rassurez-le en lui rappelant que vous les aimez chacun de manière différente.
  • Prenez le temps d’être avec chacun de vos enfants seul à seul. Ces moments, en dehors de votre quotidien, sera l’opportunité de développer une complicité avec chacun d’entre eux.
  • Ne prenez pas l’ainé comme l’exemple de l’enfant modèle car en se montrant ainsi, il peut développer du ressentiment avec ses frères et sœurs.
  • Dans la mesure du possible, chacun devrait avoir un espace pour dormir, s’isoler et ranger ses affaires. Même dans une chambre partagée, chaque enfant peut avoir son petit coin à lui, avec ses effets personnels, que l’autre respecte.
  • Laissez vos enfants avoir chacun leurs objets qu’ils n’appartiennent qu’à lui et qu’ils ne partagent pas forcément
  • Evitez de prendre parti en privilégiant l’un ou l’autre de vos enfants. Ecoutez ce que chacun a à vous dire lors d’une dispute. Le favoritisme nuit à la relation entre frères et sœurs.
  • Installez un comportement d’entraide entre eux, sans forcément donner plus de responsabilités à l’un d’entre eux. Invitez vos enfants à développer de l’empathie et à se soutenir entre frères et sœurs.
  • Chacun devrait avoir adapté en fonction de son âge. Par exemple, l’ainé peut se coucher un peu plus tard.
  • Concilier les désirs de chacun pendant les activités car ils n’ont pas forcément les mêmes envies.
  • N’offrez pas de cadeau consolation pendant les anniversaires. Il faut que chacun apprenne à se réjouir et à respecter les moments des autres, pour que chacun puisse se réjouir des moments heureux, et qu’il y ait une bonne harmonie dans la fratrie.
  • Chacun peut avoir ses amis. Nul besoin de l’inclure quand l’un voit son groupe d’amis.