Le stress parental lié à la crise sanitaire impacte-t-il les enfants ?

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La crise sanitaire actuelle est inédite et nos comportements de vie à tous sont chamboulés : gestes barrières, événements familiaux, visites chez nos parents, grands-parents… Comment gérer son stress en tant que parent pendant la crise sanitaire ? Chaque endroit où nous allons, nous devons anticiper et réfléchir à nos gestes barrières, au port du masque, au contact et à l’interaction avec nos pairs, la peur de la contamination de nos proches et de nous-mêmes sont autant d’appréhension qui pèse sur notre quotidien. Tout le monde est impacté par cette crise sans précédent et les enfants ne sont malheureusement pas épargné par ce stress.

Une enquête menée par Santé Publique a montré que la dépression chez les parents d’enfants de moins de 16 ans est présente pour 16,6% d’entre eux après le 3ème confinement en fin juin 2021. On observe que le chiffre augmente de 10 points soit 26% pendant le confinement pour cette même catégorie de personnes et les chiffres sont d’autant plus forts lorsque la situation financière est très compliquée, soit 29,5% de la population (fin juin 2021).

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Ined ont ainsi révélé que 13% des enfants de 8 à 9 ans ont été concernés par des troubles socio-émotionnels pendant le confinement.

Le stress est donc bien présent pendant cette crise sanitaire mais il est primordial de trouver des solutions et des moyens de se protéger mentalement et sainement contre ce stress.

A la crèche, nous avons trouvé un équilibre qui permettait d’imposer les gestes barrières aux enfants et aux familles. Nous imposons le lavage des mains le matin et au moment des repas aux enfants. Les parents ne sont pas autorisés à entrer dans la crèche. Nous désinfectons les jouets et leurs espaces chaque jour.

Qu’est-ce qui fait qu’un enfant qui peut provoquer davantage et des prédispositions aux problèmes comportementaux avec les enfants ?

Les garçons seraient plus sensibles à l’hyperactivité et les filles seraient plus sujets à des troubles du sommeil. Par ailleurs, les enfants issus de familles monoparentales sont plus susceptibles des niveaux élevés de troubles psychologiques. Par ailleurs, contrairement à des idées préconçues, les enfants uniques ne présentent pas plus difficultés que ceux qui vivent dans une fratrie. Ce qui constitue un facteur impactant sur l’enfant, dans l’expérience du confinement et de l’épidémie est l’importance du soutien des parents.

A contrario de beaucoup de croyances, les conditions de travail (télétravail, hybride, présentiel) représentent peu d’impact sur la santé mentale des enfants. C’est en vérité le milieu social qui aura une influence psychologique sur les enfants.

La qualité du sommeil est d’autant plus touchée lorsque les ménages ont des difficultés financières. La souffrance psychologique des parents est un facteur non négligeable. A partir de deux ans, les enfants sont sensibles aux changements de comportements des parents et des proches. Quand ces changements ne sont pas verbalisés et restent inexpliqués, cela peut provoquer une forte anxiété. Il est donc nécessaire de communiquer avec les enfants et d’accompagner les parents dans cette situation.

Est-ce certains enfants souffrent beaucoup plus que d’autres durant cette période ?

Il y a les enfants qui subissent un stress et une anxiété pendant cette pandémie puis il y a de surcroît, ceux qui sont victimes de violences domestiques.

Nous le savons, les services pour les enfants ont été sévèrement touchés pendant la pandémie : que ce soit les écoles, les centre de loisirs, les crèches et les maternelles. Ces moyens qui permettaient aux parents d’aller travailler, puis de permettre aux parents d’honorer leurs factures et de faire face aux difficultés financières sont rendus difficiles du fait de la crise sanitaire.

Ces répercutions économiques ont un effet stressant supplémentaire sur les parents, qui transfèrent ce stress sur leurs enfants par dépit, ou parfois sur leurs conjoints quand il y a des violences conjugales. Plus les conditions sont difficiles notamment qui sont liés à la promiscuité dans le logement, la pression professionnelle et l’organisation familiale, plus les familles vivent un stress mental et psychologique.

Plus que jamais, le dialogue social et le lien avec les familles est devenu indispensable pour prévenir et protéger les enfants des violences familiales.

Comment parler avec les enfants pour les aider à surmonter cette période ?

Selon une étude faite par « The Lancet » faite par mars 2020, il a été démontré que communiquer sur des sujets graves sur les conséquences de la maladie a un impact bénéfique sur la psychologie des enfants. Néanmoins, il faut appliquer une certaine vigilance dans la communication car il faut prendre en compte l’âge de l’enfant, lorsqu’on explique la maladie et ses conséquences. Avec beaucoup de bon sens, il est question de trouver un équilibre entre minimiser un problème et donner des informations anxiogènes de manière répétitive.

Les enfants ont besoin d’être dans un cadre sécurisant et rassurant avant tout. Vous n’avez pas besoin de plus de moyens pour pouvoir rassurer vos enfants. Il s’agit avant tout d’amour, de relaxation et de tendresse que les enfants ont besoin pour être rassuré.

En tant que parent, il est important de faire la part des choses et de discuter avec votre entourage ou avec des cellules d’aides aux familles en difficulté pour faire face aux difficultés. Au niveau national, il existe plusieurs numéros vert auxquelles les familles ont des difficultés.

Comme nous l’avons évoqué sur l’article « Avoir confiance en soi en tant que parent », il est important de vous entourer de personnes neutres et bienveillantes pour surmonter les difficultés parentales.

Comment s’organiser à la maison avec les enfants face au COVID

Quand les enfants sont à la maison et qu’il n’a pas été possible de déposer son enfant en centre de loisirs, ou d’emmener ses enfants en vacances et que l’espace est exigu. L’activité physique est indispensable car c’est un besoin physiologique de s’exprimer et de se dépenser physiquement.

C’est pour cette raison, qu’il y a des récréations à l’école. L’été est le moment de profiter avec eux et cela peut être l’occasion pour resserrer les liens, faire ce qu’habituellement on ne fait jamais, trouver des activités nouvelles et en inventer…

1. Fixer un rythme de vie

Avoir un rythme régulier permet à votre enfant de trouver des repères rassurants.

  • Le lever, la toilette doit être maintenu comme chaque jour. S’habiller permet de se conditionner mentalement à un environnement de respect mutuel.
  • Les horaires de lever et de repas doivent être maintenus à heures régulières.
  • Veiller à faire les devoirs à heures fixes pendant les périodes scolaires et de faire des rappels pendant les vacances
  • Il faut faire preuve de tempérance et de calme, et de vous maîtriser vos humeurs si les enfants sont énervés.

2. Partager des activités et diversifier les

Avec peu ou pas de matériels, avec un peu d’imagination, il est toujours possible de pratiquer des activités. Vous en trouverez beaucoup sur internet.

  • Faites-vous des soirées lecture même avec les plus grands : lire à haute voix et partager ses lectures permet de créer des interactions, des réflexions intéressantes avec les enfants
  • Les jeux de société, les devinettes, le déguisement ou même le théâtre improvisé peuvent se pratiquer régulièrement.
  • Jouer avec vos enfants au légo, à la poupée, à la dinette…
  • Initiez votre enfant au ménage pour le responsabiliser et l’impliquer dans les tâches quotidiennes
  • Faites le tri avec lui et revendez les si c’est possible lui permettra de prendre conscience de ses objets et de leurs valeurs
  • Si votre enfant regarde des dessins animés, partagez ces moments avec lui ou jouez avec lui au même jeu

Quelques idées de jeux dans cet article : « Pourquoi les jeux d’enfants sont importants dans leur développement ? »

3. Activités physiques

L’activité physique vous permettra à chacun de maintenir la bonne humeur et de faire partir le stress de la journée. Voici quelques idées :

  • Mettez de la musique et dansez dessus avec votre enfant.
  • Faites-les participer à de la gymnastique ou à quelques minutes d’étirements ou à du yoga facile pour les débutants. Il en existe beaucoup sur Youtube.
  • Pour ceux qui ont de la chance d’avoir un jardin ou des espaces verts pas loin de chez vous, profitez-en. Vous trouverez quelques idées dans cet article : « Profitez de la nature avec son enfant »
  • Vous pouvez faire profiter votre enfant avec ses cousins ou ses copains dans les environs, tout en faisant respecter les gestes barrières : lavage de mains et règles d’hygiène.

4. Maintenir le lien social à distance

La plupart du temps, les grands parents sont lésés dans cette crise sanitaire car on leur impose de ne pas pouvoir voir leurs petits enfants ou d’éviter les contacts pendant cette période.

Vous pouvez continuer à éviter les contacts rapprochés et veiller au respect des gestes barrières, ou même d’organiser des webconférences entre parents de la famille ou même copains de l’école.

5. Quand il y a de l’animosité et de la tension dans la famille

Les câlins, la douche, le bain, les séances de relaxation ou marcher peuvent calmer les tensions. Ce sont des gestes faciles à appliquer et non coûteuses pour la famille.